mercredi 30 novembre 2011

Egalité des salaires en Suisse? Et non, pas encore!?

Le Temps.ch ÉGALITÉ  Mardi15 novembre 2011

La lutte contre les discriminations salariales n’est pas prioritaire dans les entreprises Willy Boder Le programme «dialogue sur l’égalité des salaires» est boudé par les entreprises. Simonetta Sommaruga donne une «deuxième chance» aux patrons

«Cette conférence de presse ne devrait pas avoir lieu!» Simonetta Sommaruga, cheffe du Département fédéral de justice et police (DFJP), était de mauvaise humeur lundi matin à Berne, à l’heure de la présentation du bilan de la discrimination salariale entre les femmes et les hommes dans les entreprises.

Son indignation provient d’un constat: 30 ans après l’inscription de l’égalité salariale entre femmes et hommes dans la Constitution, les discriminations se poursuivent et ne sont pas sanctionnées, faute de contrôle autorisé par la loi. L’écart moyen des salaires entre homme et femmes se situe à 19,8%, dont 9,4% sont considérés comme de la discrimination pure, soit indépendante d’éléments objectifs comme l’âge ou la formation.

«Sur la route, les infractions sont punies, pas dans le domaine de l’égalité salariale», constate la socialiste Simonetta Sommaruga, qui a montré hier une impatience certaine. Le bilan de l’adhésion volontaire des entreprises à un programme de contrôle anonyme et confidentiel de la politique salariale via un logiciel et un accompagnement extérieur financé par la Confédération, à raison de 100 000 francs par an, est «très décevant», selon la conseillère fédérale. «C’est vraiment une désillusion de constater qu’en un an seules dix entreprises ont participé à ce programme», explique Simonetta Sommaruga, qui a donné hier le signal «d’un nouveau départ». Elle laisse entendre que si cette «deuxième chance» n’est pas saisie, un système de contrôle obligatoire pourrait être instauré. Le Conseil fédéral avait envisagé, en 2008, de donner des compétences d’investigation au Bureau fédéral de l’égalité entre femmes et hommes (BFEG), sur le modèle du préposé à la protection des données.

L’expérience «dialogue sur l’égalité des salaires» devait se dérouler jusqu’en 2014 et attirer une centaine d’entreprises, soit un minimum de vingt par an. Les milieux patronaux avaient obtenu, en 2007, de pas entrer dans un système de contrôle étatique de l’égalité des salaires entre femmes et hommes.

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