jeudi 8 décembre 2011

Helmut Schmidt - 4 décembre 2011 à Berlin - Extraits en français

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OPINIONS Mercredi7 décembre 2011

L’intégration européenne, un devoir allemand

PAR HELMUT SCHMIDT
Larges extraits du discours prononcé dimanche 4 décembre à Berlin par l’ancien chancelier allemand Helmut Schmidt devant son parti, le SPD. Autorité morale dans son pays, Schmidt explique pourquoi l’Allemagne n’a pas d’autre choix que celui d’approfondir l’intégration européenne
Devenu entre-temps un très vieil homme, on raisonne, comme le veut la nature, à très long terme – tant en se tournant en arrière, vers l’histoire, qu’en regardant en avant, vers l’avenir. Néanmoins je n’ai pu fournir, il y a quelques jours, de réponse claire à une question simple. Le député Wolfgang Thierse me demandait: «Quand l’Allemagne sera-t-elle enfin un pays normal?» Et je lui ai répondu: pas dans un temps prévisible. Car s’y oppose le poids de notre histoire, monstrueuse et unique. S’y oppose aussi notre position centrale – en surpoids sur le plan démographique et économique – au cœur de notre continent, très petit mais incroyablement varié en termes de nations. […].
Même si dans quelques-uns des 40 Etats d’Europe la conscience nationale ne s’est épanouie que tardivement – en Italie, en Grèce ou en Allemagne – il y a eu partout et de façon toujours récurrente des conflits sanglants. On peut appréhender l’histoire de l’Europe comme une suite sans fin de conflits entre la périphérie et le centre et entre le centre et la périphérie, avec, toujours, le centre de l’Europe comme champ de bataille.
Lorsque les dirigeants, les Etats ou les peuples du centre de l’Europe étaient faibles, leurs voisins de la périphérie se jetaient sur le centre faible. Les plus grandes destructions et pertes de population ont eu lieu lors de la guerre de 30 ans, entre 1618 et 1648, pour l’essentiel en territoire allemand. […] Lorsque les dynasties ou les Etats du centre de l’Europe étaient forts – ou se sentaient forts! –, ils se sont à l’inverse jetés sur la périphérie. […] Cela a été le cas pour la seconde guerre de Trente Ans, entre 1914 et 1945, avec les avancées de Hitler jusqu’au cap Nord, dans le Caucase, en Crète, au sud de la France et même jusqu’à Tobrouk, à la frontière entre la Libye et l’Egypte. Les calamités subies par l’Europe, provoquées par l’Allemagne, rendent inséparables les calamités subies par les Juifs d’Europe et celles subies par l’Etat national allemand. Avant, les Polonais, les nations baltes, les Tchèques, les Slovaques, les Autrichiens, les Hongrois, les Slovènes et les Croates partageaient le destin des Allemands, en souffrant depuis des siècles de leur position centrale dans le petit continent européen. Ou, dit autrement: à plusieurs reprises, nous, les Allemands, avons fait endurer à d’autres peuples les souffrances liées à notre situation de pouvoir central.
Aujourd’hui, […] tandis que la connaissance et le souvenir des guerres du Moyen Age ont à quelques détails près disparu de la conscience de l’opinion publique des nations d’Europe, le souvenir des deux guerres mondiales du XXe siècle et de l’occupation allemande joue toujours de façon latente un rôle capital. Il me semble particulièrement important pour nous, Allemands, que presque tous les voisins de l’Allemagne – ainsi que presque tous les Juifs du monde entier – se souviennent de l’Holocauste et des infamies commises du temps de l’occupation allemande dans les pays de la périphérie. Nous, Allemands, ne sommes pas assez conscients du fait que chez presque tous nos voisins, et sans doute pour plusieurs générations encore, restera à l’égard des Allemands une méfiance latente. Les générations nées après la guerre doivent elles aussi vivre avec ce poids de l’histoire. Et les générations actuelles ne doivent pas l’oublier: c’était la méfiance envers le développement futur de l’Allemagne qui a mené aux débuts de l’intégration européenne, en 1950 […]. Ni l’idéalisme de Victor Hugo, qui avait appelé à l’unification de l’Europe en 1849, ni quelque autre idéalisme n’a été, entre 1950 et 1952, à l’origine de l’intégration européenne, limitée à l’époque à l’Europe de l’Ouest […]. Les hommes d’Etat qui dirigeaient alors l’Europe et l’Amérique […] n’ont pas agi par idéalisme mais sur la base de la connaissance de l’histoire. Ils ont agi par réalisme face à la nécessité d’éviter une poursuite de la lutte entre périphérie et centre allemand. Il manque, à qui n’a pas compris ce motif initial, toujours moteur de l’intégration européenne, un élément essentiel pour résoudre la crise extrêmement délicate actuelle.
Plus la République fédérale allemande a gagné en poids économique, militaire ou politique, au cours des décennies 60, 70 et 80, plus l’intégration européenne a été perçue par les dirigeants européens comme une assurance contre une toujours possible tentation allemande d’exercer un pouvoir politique. L’opposition des débuts à une réunification des deux Etats allemands nés de la guerre, par exemple celle de Margaret Thatcher ou celle de François Mitterrand […], était indiscutablement motivée par la crainte d’une Allemagne forte au centre du petit continent européen […].
De Gaulle et Pompidou ont poursuivi l’intégration européenne dans les années 60 et au début des années 70 pour envelopper l’Allemagne […]. Kohl et Mitterrand ont présidé la naissance de l’union monétaire, avec le Traité de Maastricht, en 1991 […]. A sa base, il y avait l’inquiétude française d’une Allemagne surpuissante – plus exactement, d’un Deutsche Mark surpuissant. Entre-temps, l’euro est devenu la seconde monnaie des échanges internationaux. Cette monnaie européenne s’est avérée au cours des dix dernières années plus stable que le dollar – et plus stable que le Deutsche Mark, tant pour les échanges intérieurs qu’extérieurs. Parler d’une soi-disant crise de l’euro est un bavardage superficiel des médias, des journalistes et des politiciens.
Le monde a formidablement évolué depuis Maastricht. Nous avons assisté à la libération des nations d’Europe de l’Est, à l’implosion de l’Union soviétique. Nous assistons à l’incroyable montée en puissance de la Chine, de l’Inde, du Brésil et d’autres Etats «émergents» que nous appelions avant «tiers-monde». Les économies de grandes parties du monde se sont «globalisées». Presque tous les Etats du monde sont dépendants les uns des autres. Surtout, les acteurs des marchés financiers globalisés se sont taillé un pouvoir incontrôlé.
En même temps, et sans qu’on le remarque, l’humanité s’est reproduite de façon explosive, pour atteindre les 7 milliards d’individus. Lorsque je suis né, on comptait 2 milliards d’êtres humains. Ces changements considérables, ils ont d’énormes conséquences sur les peuples d’Europe, leurs Etats et leur bien-être.
Les nations européennes vieillissent et partout voient diminuer le nombre de leurs citoyens. Au milieu du XXIe siècle, il y aura sans doute 9 milliards d’humains sur la Terre, dont 7% d’Européens. 7% de 9 milliards! Pendant plus de deux siècles, jusqu’en 1950, les Européens ont représenté 20% de la population mondiale […]. En 2050, le produit social brut des Européens aura diminué à 10% du total mondial. En 1950, c’était encore quelque 30%.
En 2050, chacune des nations européennes ne représentera plus que 1% de la population mondiale. Si nous voulons avoir l’espoir de représenter encore, nous, Européens, quelque chose pour le monde, nous ne pouvons le faire qu’ensemble […]. De là l’intérêt stratégique, à long terme, de l’intégration des nations européennes […]. Les Nations n’en sont pour l’instant pas assez conscientes. Et leurs gouvernements ne leur en font pas prendre conscience.
Si l’Union européenne ne parvenait pas à agir de concert dans les décennies à venir, on ne pourrait exclure la marginalisation des différents Etats européens, et de la civilisation européenne. Tout comme on ne pourrait exclure, dans un tel cas, la renaissance de luttes de concurrence et de prestige entre les Etats européens […]. Le vieux jeu périphérie-centre pourrait redevenir réalité […].
Si on considère aujourd’hui, fin 2011, l’Allemagne de l’extérieur, avec les yeux de nos voisins, on voit que l’Allemagne suscite depuis quelques années un malaise […] Au cours des dernières années sont apparus de vrais doutes sur la continuité de la politique allemande. La confiance dans la fiabilité de la politique allemande est endommagée.
Ces doutes et ces inquiétudes sont à mettre sur le compte des erreurs de politique étrangère des politiciens et gouvernements allemands. Et aussi de la surprenante force économique de l’Allemagne réunifiée […]. Laquelle […] a aussi suscité bien des jalousies […].
Mais nous ne sommes pas assez conscients du fait que notre économie est dépendante de la conjoncture mondiale […].
Simultanément s’est manifesté un lourd faux développement: l’énorme excédent de notre balance commerciale. Depuis des années, les excédents commerciaux représentent 5% de notre produit social brut. C’est autant que les excédents chinois […]. Il est indispensable que nos dirigeants en soient conscients. Car nos excédents sont les déficits des autres. Nos créances sont leurs dettes. On a affaire à une fâcheuse atteinte de l’idéal jadis prôné par nous: l’idéal d’équilibre des échanges extérieurs. Ce déséquilibre ne peut qu’inquiéter nos partenaires. Et lorsque s’élèvent des voix étrangères, souvent américaines […], pour demander à l’Allemagne de prendre un rôle moteur en Europe, cela éveille en même temps chez nos voisins de nouvelles craintes. Et de mauvais souvenirs.
Mais ce développement économique et cette crise simultanée de la capacité d’agir des organes de décision de l’Union européenne ont poussé l’Allemagne vers un rôle central. Consentante et de concert avec le président français, la chancelière allemande Angela Merkel a accepté ce rôle. Mais il y a dans bien des capitales et des médias européens une crainte croissante face à une possible domination allemande. Cette fois-ci, il ne s’agit pas d’une domination militaire ou politique mais d’un centre économique surpuissant! […].
Si nous, Allemands, nous nous laissions aller, sûrs de notre force économique, à la tentation de revendiquer un rôle dirigeant en Europe […], cela inciterait une majorité de nos voisins à se défendre. Les craintes de la périphérie face à un centre trop puissant ressurgiraient rapidement […]. L’Allemagne s’isolerait.
La très grande et très productive République fédérale d’Allemagne a besoin – aussi pour nous protéger de nous-mêmes! – d’être encadrée dans le processus d’intégration […].
Notre situation géopolitique centrale, le rôle malheureux que nous avons joué dans l’histoire européenne jusqu’au milieu du XXe siècle, notre productivité actuelle, tout cela fait que tout gouvernement allemand doit faire preuve d’une sensibilité particulièrement poussée vis-à-vis des intérêts de nos partenaires européens […].
Nous Allemands n’avons pas réalisé seuls notre considérable performance de reconstruction des six dernières décennies. Celle-ci n’aurait pas été possible sans l’aide des vainqueurs de l’Ouest, ni sans notre encadrement par l’Union européenne et l’Alliance atlantique, ni sans l’aide de nos voisins, ni sans l’effondrement du bloc de l’Est, et la fin de la dictature communiste. Nous, Allemands, avons des raisons d’être reconnaissants. Et le devoir d’honorer la solidarité reçue en étant solidaires avec nos voisins! […]
Je suis convaincu que l’Allemagne a un intérêt cardinal de ne pas s’isoler et de ne pas se laisser isoler. Un isolement au sein de l’Europe serait dangereux […].
C’est vrai que l’Allemagne a été pendant de longues décennies contributeur net de l’Union! Nous pouvions nous le permettre et l’avons fait depuis Adenauer. C’est vrai que la Grèce, le Portugal ou l’Irlande ont toujours été bénéficiaires de l’Union […]. Jusqu’à présent, cela allait de soi. Tout comme le principe de subsidiarité […].
La crise actuelle des organes créés par le Traité de Lisbonne ne doit pas durer des années! A l’exception de la BCE, tous les organes – le Parlement européen, le Conseil européen, la Commission de Bruxelles – tous ont été de peu de secours dans la solution de la crise bancaire de 2008 et surtout dans la crise de la dette qui a suivi […]. Dans la recherche de solutions […], nous ne devons pas ériger notre ordre économique et social, notre système fédéral, notre conception du budget et des finances en modèle ou référence à adopter, mais les présenter en exemple parmi d’autres possibilités […].
C’est sûr, l’Europe restera aussi au XXIe siècle un assemblage d’Etats nations, chacun avec sa langue, son histoire propre. C’est pourquoi l’Europe ne deviendra certainement pas une confédération. Mais l’Union européenne ne doit pas devenir un simple groupement d’Etats. L’Union européenne doit rester un groupement d’Etats qui se développe de façon dynamique. Il n’y a aucun antécédent à cela dans l’histoire de l’humanité. Nous, sociaux démocrates, devons contribuer à l’épanouissement de ce groupement […].
Aujourd’hui, la plus grande partie de l’Europe jouit des droits de l’homme et de la paix. Cela, nous n’aurions pu l’imaginer ni en 1918, ni en 1933, ni en 1945. Travaillons et battons-nous pour que l’Union européenne renaisse de ses faiblesses actuelles, stable et fière d’elle-même.

Traduction: Nathalie Versieux




mercredi 30 novembre 2011

Egalité des salaires en Suisse? Et non, pas encore!?

Le Temps.ch ÉGALITÉ  Mardi15 novembre 2011

La lutte contre les discriminations salariales n’est pas prioritaire dans les entreprises Willy Boder Le programme «dialogue sur l’égalité des salaires» est boudé par les entreprises. Simonetta Sommaruga donne une «deuxième chance» aux patrons

«Cette conférence de presse ne devrait pas avoir lieu!» Simonetta Sommaruga, cheffe du Département fédéral de justice et police (DFJP), était de mauvaise humeur lundi matin à Berne, à l’heure de la présentation du bilan de la discrimination salariale entre les femmes et les hommes dans les entreprises.

Son indignation provient d’un constat: 30 ans après l’inscription de l’égalité salariale entre femmes et hommes dans la Constitution, les discriminations se poursuivent et ne sont pas sanctionnées, faute de contrôle autorisé par la loi. L’écart moyen des salaires entre homme et femmes se situe à 19,8%, dont 9,4% sont considérés comme de la discrimination pure, soit indépendante d’éléments objectifs comme l’âge ou la formation.

«Sur la route, les infractions sont punies, pas dans le domaine de l’égalité salariale», constate la socialiste Simonetta Sommaruga, qui a montré hier une impatience certaine. Le bilan de l’adhésion volontaire des entreprises à un programme de contrôle anonyme et confidentiel de la politique salariale via un logiciel et un accompagnement extérieur financé par la Confédération, à raison de 100 000 francs par an, est «très décevant», selon la conseillère fédérale. «C’est vraiment une désillusion de constater qu’en un an seules dix entreprises ont participé à ce programme», explique Simonetta Sommaruga, qui a donné hier le signal «d’un nouveau départ». Elle laisse entendre que si cette «deuxième chance» n’est pas saisie, un système de contrôle obligatoire pourrait être instauré. Le Conseil fédéral avait envisagé, en 2008, de donner des compétences d’investigation au Bureau fédéral de l’égalité entre femmes et hommes (BFEG), sur le modèle du préposé à la protection des données.

L’expérience «dialogue sur l’égalité des salaires» devait se dérouler jusqu’en 2014 et attirer une centaine d’entreprises, soit un minimum de vingt par an. Les milieux patronaux avaient obtenu, en 2007, de pas entrer dans un système de contrôle étatique de l’égalité des salaires entre femmes et hommes.

mardi 15 novembre 2011

Laurent Michielli : L'invention de la violence


https://vr.shapeservices.com/play.php?hash=622a6440dcb30834800e92fcb447e2533212dfa7ae26cf237


Fin d'interview sur France Inter.

Autres liens:
http://m.20minutes.fr/medias/818006-laurent-mucchielli-il-plus-vrai-debat-violence/

http://www.laurent-mucchielli.org/

http://blogs.rue89.com/laurent-mucchielli



dimanche 13 novembre 2011

Satire: Le G8 à Cannes

Tiré de l'émission "La Soupe est pleine" de la Radio Suisse Romande Le podcast entier de "La Soupe est Pleine" http://www.rsr.ch/la-1ere/programmes/la-soupe/podcast/?flux=rss

Jean Ziegler sur la finance internationale

Tiré de l'émission "La Soupe est pleine" de la Radio Suisse Romande Le podcast entier de "La Soupe est Pleine" http://www.rsr.ch/la-1ere/programmes/la-soupe/podcast/?flux=rss

samedi 8 octobre 2011

Intelligence et bonheur: Exclusifs l'un de l'autre?

Après avoir réfuté le rapprochement des deux termes, Elisabeth Badinter a dit quelque chose que je pense également; à propos des plaisirs intellectuels. Pour ce qu'elle dit de la "distance avec le monde", je me demande si elle a raison. En tout les cas, les intellectuels disposent de points de repères et de méthodes pour réfléchir.

Pour ce qui est du questionnement sur la vie:

c'est plutôt l'obsession, qui est une sorte de non-liberté, qui empêche d'être heureux. On veut faire plus, mieux. Mais comment être dans le mouvement, celui de communiquer, d'exprimer, ou alors d'atteindre quelque chose dans le monde matériel, sans tendre vers la réalisation de cette chose.

Comment apprécier le chemin quand on est si fixé sur le but?

Et au fait, pourquoi sommes-nous si fixé sur le but, alors que le plaisir du but atteint ne dure qu'un instant?

C'est qu'il faut sans cesse prouver à quelqu'un ou simplement à soi-même, qu'on est capable, qu'on peut le faire, qu'on est quelqu'un de valable.

Quelle vanité, alors que tout ce qui nous sommes, est venu des autres, et que la vieillesse ou la maladie peuvent l'anéantir à tout moment.

Vanitas vanitatum, omnia vanitas: donc jouons su le chemin en nous réjouissant de notre activité et de chaque portion de chemin parcouru!

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Elisabeth Badinter, philosophe

Tout le monde sait que l’on peut être intellectuellement médiocre et jouir des menus plaisirs de l’existence, et donc être plus heureux que quelqu’un qui a un questionnement sur la vie. Malgré tout, je refuse cette idée reçue selon laquelle plus on se pose de questions, plus on est insatisfait : en réalité, l’intelligence crée une distance avec le monde qui permet aussi de vivre mieux, car on prend les choses moins à cœur. Et puis, l’intelligence offre des moments d’ivresse inoubliable.
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Luc Ferry: Trouver un sens à sa vie

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Luc Ferry : Trouver un sens à sa vie



Le philosophe démontre dans son livre, Qu’est-ce qu’une vie réussie ?, que l’idée que nous nous en faisons est relativement récente.



Cet athée s’oppose néanmoins au matérialisme par sa recherche d’une transcendance contemporaine, à travers ses essais L’Homme-Dieu (Le Livre de poche 1997), ou La Sagesse des Modernes avec André Comte-Sponville (Pocket, 1999).



l’ouvrage ne cède à aucune mode actuelle et se centre sur une analyse fine de la pensée de Nietzsche, dont Ferry estime qu’il libère la réflexion existentielle moderne.



raconter l’histoire des cinq ou six plus grandes réponses à la question de la vie bonne



je montre chaque fois ce qu’elles ont de plus beau, de plus puissant, ce en quoi elles nous parlent encore aujourd’hui, même du plus lointain de notre histoire.



Les philosophes grecs avaient élaboré une superbe réponse à l’usage des non-croyants : ils expliquaient à leurs élèves comment les deux maux qui pèsent sur la vie humaine et l’empêchent d’être bonne sont la nostalgie du passé et l’espérance en un avenir meilleur. Car ces deux sentiments nous font à coup sûr manquer le présent. Si l’on parvient au contraire à aimer le réel ici et maintenant, à le goûter vraiment, à se réconcilier avec lui, on atteint à une certaine forme d’éternité, celle de l’instant qui n’est plus relativisé par les autres dimensions du temps.



la "pensée élargie" que je viens d’évoquer : c’est-à-dire qu’il faut essayer de se mettre à la place des autres pour gagner en humanité, plutôt que de nous opposer sur le mode du différent



Faute de sens, et parce qu’il faut bien des buts, nous nous rabattons sur le "rêve éveillé" des succès mondains et professionnels que nous érigeons en dernier absolu d’une époque qui a tué l’absolu. Comme le dit Nietzsche : « Dieu est mort. » Comment vivre en l’absence de transcendance ?



Inventons de nouvelles perspectives ! Il n’y a plus de valeurs supérieures ? Affirmons joyeusement la valeur de la vie ! Une vie vécue au maximum de son intensité, dans l’affirmation puissante du geste créateur : telle est la sagesse de Nietzsche.



La sagesse que propose Luc Ferry repose sur trois piliers : singularité, intensité, amour. Il s’agit, partant de la particularité de sa condition, d’« élargir sa pensée » et ses expériences jusqu’à l’universel de l’humain. On rejoint ainsi le critère nietzschéen de l’intensité : on vit d’autant plus intensément que l’on s’ouvre le plus à l’autre, à la nouveauté, « à la diversité des cultures et des êtres ». Un tel chemin culmine dans l’expérience de l’amour, qui est une relation à la singularité de l’autre : ce qui en fait un être unique, irremplaçable.

pistes 6-7 / 7 pistes pour se rendre heureux

C'est chouette quand même d'avoir tant de personnes qui ont pensé à cette chose si importante avant nous; comment faire pour être heureux!

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place exagérée que nous faisons aux émotions "hostiles"
nous privilégions notre besoin d’avoir raison (« Ils ont tort, ils doivent être punis ») à notre désir de nous sentir bien
Philippe Delerm, l’écrivain des « plaisirs minuscules » (“La Première Gorgée de bière et autres plaisirs minuscules”, Gallimard, 2002), disait pour sa part avoir « choisi de vivre en amitié avec les choses de la terre ».
Savourer le bien-être lorsqu’il est là, l’intensifier
Le philosophe André Comte-Sponville parle très justement de toute la difficulté qu’il y a d’être « heureux quand tout va bien ». N’attendons pas l’adversité pour nous rappeler que la vie peut être belle et pour regretter de ne pas en avoir mieux profité…
le bon vieux « carpe diem » (« Mets à profit le jour présent »).
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3-5 / 7 pistes pour se rendre heureux

Plein de bon sens, il me semble. Mais peut-on garder ces points de repères tous en tête quand on est dans une "humeur massacrante"?

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Prendre soin de soi
Faire des choses agréables lorsqu’on ne va pas bien
lorsque l’on va mal, le but des activités agréables n’est pas de nous rendre heureux, mais d’empêcher le mal-être de s’aggraver ou de s’installer.
Flaubert, en parlant du bonheur, écrivait : « As-tu réfléchi combien cet horrible mot a fait couler de larmes ? Sans ce mot-là, on dormirait plus tranquille et on vivrait à l’aise. »
La recherche du bien-être
ne doit pas se transformer en « devoir de bonheur »
le sentiment de malheur, qui fait partie de l’existence, peut parfois être utile, en nous faisant réfléchir
qu’est-ce qui relève des faits et qu’est-ce qui relève de l’interprétation ou de l’anticipation ? Est-ce que continuer à me faire du souci m’apporte quelque chose ?
Rude, mais instructif.
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2 pistes / 7 pour se rendre heureux

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atteindre ses objectifs, tout en préservant de bonnes relations et une bonne image
Le philosophe Alain avait coutume de dire : « Il faut vouloir être heureux et y mettre du sien.
l’évolution semble avoir favorisé chez nous l’existence d’émotions négatives, dont la fonction est d’augmenter les chances de survie de l’espèce.
Le spectre des émotions et humeurs positives
plus coûteux en termes d’énergie psychologique.
flirter avec le malheur, valorisé notamment par le romantisme au XIXe siècle, comporte certains dangers que la psychologie commence à mieux étudier.
On croyait auparavant à un certain effet cathartique : se plaindre permettait d’alléger sa souffrance, par exemple. Il semble que cela soit souvent l’inverse
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jeudi 12 mai 2011

L'Europe une aventure de paix

Et si la solidarité et la paix européenne débouchait demain sur une solidarité et une paix mondiale. Pour cela, quels principes appliquer?

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Bâtir la paix
ultime atelier fait travailler lés élèves sur les causes des conflits, la réalité de la guerre et le conditions de la paix
nécessité d’une action en cohérence avec les principes étudiés, fondés sur le dialogue, le respect de la personne, le refus des solutions de force, la recherche de l’intérêt commun.
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mercredi 11 mai 2011

Désavantage socio-économique facteur de délinquance

Et malheureusement, dans l'Isère les personnes d'origine étrangère cumulent les handicaps!

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Le Monde du 16 avril 2004 : »Selon une étude menée en Isère, deux tiers des mineurs délinquants sont d’origine étrangère »

Deux sociologues ont étudié l’environnement des jeunes jugés pour des faits graves à Grenoble. Ils cumulent les handicaps : pauvreté, alcoolisme d’un parent, échec scolaire, immigration récente.

Pauvreté, échec scolaire, violence familiale, immigration récente : les mineurs délinquants ont un profil de « damnés de la terre« . Telle est la conclusion à laquelle sont parvenus Sebastian Roché et Monique Dagnaud. Ces deux sociologues du CNRS ont réalisé une étude originale sur les dossiers des mineurs jugés par le tribunal de Grenoble (Isère) entre 1985 et 2000
« Nous sommes face à une justice qui concentre son énergie à condamner des jeunes d’origine étrangère« , conclut Sebastian Roché. Pour le sociologue, cette constatation, « résultante du système que personne n’a voulue« , remet en cause un des fondements de la légitimité républicaine. « Comment expliquer à ces jeunes que la loi est essentiellement tournée vers eux ? », souligne-t-il. Comment éviter qu’ils croient à une lecture communautaire de la justice ?
Les mineurs délinquants cumulent les handicaps, expliquent Monique Dagnaud et Sebastian Roché. L’immigration de fraîche date, associée aux difficultés à trouver un emploi ou à la ghettoïsation de l’habitat, en fait partie
Les mineurs d’origine étrangère « cumulent encore plus que les autres les traits de désavantage socio-économique », notent les chercheurs.

Le tableau n’est cependant pas uniforme. Paradoxalement, l’environnement familial est décrit, dans la grande majorité des dossiers judiciaires, comme « affectueux » et « soucieux de l’éducation du mineur« . Ecartelés, les adolescents délinquants de l’Isère « ont la particularité d’être à la fois dans la culture de la modernité et dans les difficultés de l’intégration sociale« , ajoute Monique Dagnaud. Près de la moitié pratiquent un sport, dont un tiers de façon intensive. Une majorité fait état d’activités de loisirs, principalement tournées vers l’audiovisuel. « Repli de l’exclusion et culture de masse : leur personnalité se construit à partir de ces univers opposés, dont le mélange peut se révéler détonant« , conclut l’étude.


Nathalie Guibert

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La police: Qu'un facteur dans la lutte contre la délinquance

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Les pays qui ont réduit leurs effectifs comme le Canada ont vu la délinquance diminuer comme ceux qui en ont augmenté le nombre....
La contribution des polices à la sécurité n'est pas supérieure à celle du monde de l'éducation, des travailleurs sociaux etc... Car les causes de la délinquance sont multiples et la police n'est pas la réponse magique.
il faut décentraliser la police de sécurité publique, changer la coordination locale, et les services d'inspection de la police, revoir le cadre légal etc... Il faut aussi réformer le cadre constitutionnel pour le moderniser
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La gauche démissionnaire, pas assez pédagogique vs la droite perdant le sens des responsabilités

Une conscience à développer...

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les partis de gauche n'ont plus rien de partis populaires, laissant à la droite le soin d'occuper le terrain.
La gauche a gardé la plupart de l'intelligentsia mais elle a perdu les masses.
La gauche européenne
doit s'efforcer de rentrer dans le jeu des médias de masse, de mieux comprendre le "citoyen" du XXI ème siècle, hédoniste, individualiste. Elle doit  réapprendre à s'adresser au peuple, mais pour cela il faut qu'elle comprenne que le peuple de 2010 n'est plus celui de 1968.
répondre aux angoisse du nouveau citoyen et aux inquiétudes de l'agent économique.
La nouvelle droite est une droite de combat. Défendant des idées simples, séduisantes, avec une grande capacité d'adaptation, elle a récupéré les masses, lassées des échecs de la gauche sur la réduction des inégalités, la sécurité, l'immigration, l'éducation.
En voulant se décomplexer à l'extrême, en étant obsédée par les échéances électorales, la droite est en train de perdre le sens des responsabilités démocratiques. Elle s'adapte aux peurs des citoyens plus qu'elle ne les calme, ce qui mène inévitablement au populisme.
faire un travail pédagogique pour désamorcer la peur au lieu de reprendre, en les édulcorant, les  idées les plus extrêmes dans le but d'éloigner les citoyens des partis qui les portent.
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Populisme, attention à la polarisation

C'est la polarisation qui est visée par les populistes. Soyons vigilants et ne nous laissons pas acculer¨!

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"Ce qui constitue le noyau du populisme, c'est l'idée selon laquelle la société se divise en deux parties homogènes et antagonistes, à savoir 'le peuple en tant que tel' et une 'élite corrompue'."
A quoi s'ajoute une affirmation de soi qui repose sur la nette démarcation par rapport à l'Autre, démarcation qui peut être teintée de nationalisme, de xénophobie ou de racisme. Les populistes critiquent le modèle de la démocratie représentative et plaident pour la participation directe du peuple à la politique, notamment par le biais du référendum.
ls ont également tous en commun le fait de proposer des solutions simples à des problèmes compliqués. "Le populisme est simple. La démocratie est complexe: telle est peut-être finalement la distinction essentielle entre ces deux formes de rapport au peuple", analyse Ralf Dahrendorf.
une réaction au mouvement de mai 1968: "En Europe occidentale, le rapide changement de valeurs a provoqué des contre-réactions qui se sont vite manifestées sur le plan politique et se sont institutionnalisées… Des partis populistes comme le Front national ou Vlaams Block... ont rassemblé tous ceux qui trouvaient ces changements trop rapides et trop importants."
l'absence de perspectives, d'alternative réelle aux politiques menées, le sentiment que droite et gauche c'est tout comme, qui font le lit des démagogues, nourrissent les extrêmes droites, les populismes et les haines, en France comme en Belgique, comme en Europe."
Maurice Ulrich, dans le quotidien L'Humanité du 9 octobre 2006
le danger réside dans un populisme "qui ne gesticule plus, ne s'énerve plus, ne fait plus de discours tonitruants, mais regarde calmement le monde en face, trace des lignes et calcule qui, selon toute logique, se retrouve de tel ou tel côté de la ligne."
comment freiner ce mouvement, politologues et journalistes apportent à la question des réponses très diverses.
si les thèmes des populistes s'installaient dans le courant démocratique dominant, certaines valeurs telles que l'égalité, la protection des minorités et la liberté d'expression risqueraient d'être remises en cause.
n'y a selon lui qu'une seule réponse à l'animosité des populistes envers les élites: "Seuls les intellectuels sont capables de mener à bien ce travail de persuasion."
"Les populistes détruisent la démocratie dans le sens où ils ferment les portes au débat. La démocratie représentative se fonde sur le pluralisme, et l'entrée d'un populiste dans un système polarise les opinions. Le reste de la scène politique commence à se définir en référence aux populistes et le pluralisme disparaît."
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Populisme: Umberto Eco en parlait déjà en 2011!

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Le populisme est-il une menace pour l'Europe?


Oui, certainement. Et je vis dans un pays gouverné par un populiste. Le populisme, c'est l'appel sentimental et direct à une entité imprécise qui n'existe pas, mais qu'on appelle le «peuple». Et qu'on essaie de prendre par les tripes.


C'est une maladie contagieuse?


Bien sûr qu'elle est contagieuse! Vous en avez eu des exemples, en France, du poujadisme au lepénisme. Nous avons en Italie une forme de populisme raciste qui est la Ligue du Nord, mais elle reste cantonnée, en termes d'électorat, dans des proportions encore raisonnables. Tandis que le populisme médiatique de Berlusconi, qui s'est substitué à ceux qui battaient tambour sur les places des villages, est un populisme très moderne, très avancé, grâce au contrôle des chaînes de télévision, des moyens de communication de masse.

C'est la télévision qui produit le populisme?


Non, elle le modernise. Mussolini parlait du balcon du palais, à Rome ou à Venise, devant 100 000 personnes venues l'écouter sous la menace. Aujourd'hui, ce seraient 40 millions de téléspectateurs. Et ceux-là, on n'a même pas besoin de les obliger à regarder leur petit écran. Donc la télé modernise et accroît le phénomène populiste. Encore une fois, ce n'est pas à Berlusconi qu'il faut en vouloir, mais à ceux qui votent pour lui!

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